Première nuit d'observation du ciel profond, Richebourg, Février 2023

Il s'agit de ma première nuit d'observation astronomique complète.

J'avais déjà utilisé mon téléscope depuis Wasquehal, dans l'agglomération Lilloise, essentiellement pour observer la Lune et les planètes, la pollution lumineuse rend quasi impossible toute observation du ciel profond. J'avais également fait quelques observations depuis Noizay, en Tourraine, mais de manière limitée.

Mes obervations du jour sont faites depuis la ferme des Semeurs d'envies, à Richebourg, dans le Pas de Calais. Le lieu est relativement isolé, mais selon les cartes existantes les agglomérations de Lille, de Béthune et de Lens restent trop prochent pour avoir un ciel de très bonne qualité. Je confirme, le ciel est considérablement plus beau qu'à Wasquehal, mais n'égale pas celui des campagnes vraiment isolée. Malgré le beau temps, la voie lactée n'est pas visible. La limite de visibilité des étoiles est de l'ordre de 5.5, peut-être un peu plus.

Cette nuit du 26 Février 2023, le temps est totalement clair, la temperature est d'environ 0°. La Lune se couche vers 1H20, les observations du ciel profond peuvent alors commencer. Elle dureront jusque 3H45 environ, à l'arrivée d'un front nuageux.

Retour sur les difficultés d'observation.

Ayant jusque là essentiellement effectué des observations des planètes, je suis nouveau dans le domaine de l'observation du ciel profond, jusque là celle-ci s'était limitée à la nébuleuse d'Orion, aux Pléiades et à la galaxie d'andromède. Aujourd'hui je me suis essayé à des objets nettement plus complexes à observer. Ca s'est avéré plus difficile que prévu, les objets faiblement brillant s'avérant difficiles à trouver. Le problème principal qui s'est posé à moi c'est le mauvais réglage du chercheur, et la difficulté à le régler parfaitement et à maintenir un réglage parfait. Même une fois repéré l'emplacement précis de l'objet cherché à l'oeil nu, il m'a été difficile de le repérer au chercheur puis dans le téléscope, notamment pour les nébuleuses planétaires. J'envisage l'acquisition d'un chercheur laser.

Le froid s'est avéré facile à gérer avec mon équipement (chaussures de montagne, pull en laine et doudoune datant de mon séjour en Autriche), sauf pour mes mains qui ont pas mal souffert, notamment du contact répété avec le téléscope lui-même et des différents occulaires que je changeais constamment. A l'avenir, prévoir des gants.

Observations

J'ai passé une bonne partie de ma séance à regarder le ciel à l'oeil nu pour repérer les différentes constellations et juste pour le plaisir. J'avais ensuite une serie d'observations prévues, dont je n'ai pu effectuer qu'une partie, notamment à cause de l'arrivée de nuages à 3H45.

Mes observations au téléscope ont été les suivantes:

• M37, "Amas poivre et sel", je n'ai pas réussi à trouver l'amas, même si a priori il ne devrait pas être difficile à repérer. Je n'avais pas vraiment d'idée de ce à quoi m'attendre et je ne l'ai pas trouvé pour les raisons indiquées plus haut. Je suis passé à la suite des observations et je n'y suis pas revenu.
• M44, "La Crèche", amas ouvert, constellation du Cancer. Visible à l'oeil nu, donc très facile à repérer. Peu lointain, il est formé de nombreuses étoiles brillantes étalées sur une large surface. C'est à l'occulaire 28mm qu'il est le plus beau à regarder, il rempli l'ensemble du champ l'oculaire avec de nombreuses étoiles très brillantes.
• M67, amas ouvert, constellation du Cancer. Invisible à l'oeil nu ce soir, il est facile à repérer au téléscope à l'occulaire 28 car l'ensemble de ses étoiles forme un disque serré, précisemment découpé, très repérable. Une fois passé à l'oculaire 5mm, l'amas prend l'ensemble du champ. Plusieurs dizaines d'étoiles sont visibles et forme un ensemble plutôt homogène, en terme de répartition comme de brillance. Il s'agit probablement des géantes rouges, les autres étant par contre complètement invisibles.
• NGC 2392, "Nébuleuse du Clown". Pour l'anecdote il s'agit de la première observation effectuée par Hubble. Je l'ai repéré sans difficulté malgré le fait qu'elle ne soit pas repérable à l'oeil nu, l'aspect "tache flou" attirant immédiatement l'oeil dès qu'elle passe dans le champ. Une fois repérée au 8mm, je suis passé au 5mm pour l'observation. Pour essayer de l'observer au mieux, je me suis entrainé à alternaner entre observation directe et observation "décalée", c'est à dire qu'en regardant "à côté" on bénéficie d'une meilleure sensibilité à la lumière. J'ai pu clairement oberver le disque avec une partie centrale (mais non ponctuelle) plus brillante. Aucun autre détail visible.
• M57, "Nébuleuse de l'Anneau", constellation de la Lyre/ Nébuleuse planétaire très facile à observer, car situé à un emplacement privilégié (au milieu du segment bas) de la très reconnaissable constellation de la Lyre. Contrairement à la nébuleuse du CLown, la nébuleuse forme un disque aux contours très clairement définis, et creux en son centre. Il s'agit de la plus célèbre, de la plus facile à observer de toutes les nébuleuses planétaires.

Conclusion

Nuit d'observation qui me laissera un excellent souvenir. J'ai toujours été passionné d'astronomie "théorique", mais, même si l'acquisition de mon téléscope n'est pas très récente, c'est la première nuit vraimetn dédiée à l'observation que je passe. Les conditions des ciels était bonne, sans plus. Clairement le ciel de Richebourg souffre de l'agglomération Lilloise. D'après les cartes que j'ai pu observer, c'est en s'approchant de la baie de Somme (25km au nord-est) qu'on trouve les meilleures conditions, mais c'est beaucoup plus loin et il faudrait trouver une location.

Les objets les plus spectaculaires du ciel n'étaient pas visible ce soir là, ni la nébuleuse d'Orion et la galaxie d'Andromède couchées trop tôt, ni le Grand Amas d'Hercule M13 levé trop tard, que j'aurais probablement observé sans l'arrivée des nuages. Mais cela m'a permi de me confronter à des objets plus difficile à observer et très intéressants aussi. Le bilan est largement positif.

A l'avenir, quelques modifications d'organisation:

• Contrairement à mon intuition initiale, l'utilisation du smartphone est bien plus pratique que celle de papier éclairés à la lumière rouge. Il faut utiliser l'application "Twilight" (trouver à l'avance les bons réglages) et Stellarium en mode "Vision nocturne".
• Penser à prendre des gants.
• Ne même pas envisager d'obserations tant que la Lune n'est pas couchée (sauf de la Lune elle-même, évidemment, mais celle-ci peuvent être faites en ville).